HISTOIRES

La capoeira

La capoeira a pour origine, l'expression sociale urbaine de la résistance né après l'abolition de l'esclavage au Brésil. Cette expression sociale africaine a eu plusieurs nom "Capoeiragem" à Rio de Janeiro,  "Vadiagem" à Salvador ou encore "Brados" à Recife . Incorporant une dimension violente à ses débuts, imprégnée de techniques de luttes les plus diverses importées d'Europe et d'Asie, la "capoeira" a été interdite et violemment réprimée. Peu à peu, pour éviter cette répression, elle a subit une transformation grâce aux différents traits culturels d'origines africaines (cantiques, musiques, religiosité...). Cette transformation à permis le développement de cette activité corporelle de plus en plus ritualisé, attirant des adeptes de tous rangs sociaux. L'essor de la capoeira est survenu grâce à deux hommes Mestre Bimba et Mestre Pastinha, devenant ainsi le seul sport national authentiquement brésilien en 1953.

 

Ref : CAPOEIRA DO BRASIL (Retour aux sources) - Philippe-Willy Annon - Espaces et Temps du Sport - édition L'Harmattan

 


Mestre Bimba

Manoel dos Reis Machado (1900-1974), le fils de Luiz Cândido Machado et Maria Marinha do Bonfim, est né le 23 novembre 1900, dans le quartier de “Engenho Velho”, Freguesia de Brotas, de Salvador de Bahia au Brésil. 

Le surnom de “Bimba” lui vient d’un pari entre sa mère et la sage-femme.  La première pensaitaqu'elle aurait une fille alors que la sage-femme était sure que ce serait un garçon.

 A l’accouchement, la mère demanda qui avait gagné le pari et la sage-femme lui répondit « C’est un bimba, Madame Martinha ». Le mot « bimba » désigne en portugais l’organe génital masculin des bébés. 

Bimba commença à faire de la Capoeira à 12 ans, avec un Maître de descendance africaine prénommé Bentinho, capitaine de la compagnie de Navigation de Bahia. 

Quatre ans plus tard Bimba commença à enseigner la Capoeira Angola  aux employés de la compagnie dans les ports de Bahia. 

La Capoeira Régionale surgit à partir de la fusion de la Capoeira Angola avec le Batuque, une lutte que Bimba avait apprise auprès de son père, champion de l’Etat de Bahia. 

Cette nouvelle forme de Capoeira fut appelée « Lutte régionale de Bahia ». 

Bimba chercha alors à prouver son efficacité non seulement contre d’autres capoeiristes et policiers agressifs mais aussi et principalement, en lançant un défi à d’autres représentants connus de tous types de luttes. 

Il gagna tous les tournois, celui qui dura le plus longtemps ne dépassant pas 1minute et 10 secondes.  Les journaux de Bahia racontaient ses exploits en soulignant son courage et sa ténacité. 

Avec l’expansion du sport au-delà des confins de Salvador, la lutte passa à s’appeler « Capoeira Régionale »

En 1932 Mestre Bimba fonda sa première académie de Capoeira régionale, dans le « Engenho Velho de Brotas » de Salvador, appelé « Centre Culturel Physique Régional de Bahia ». 

En 1937 il réussit à enregistrer son académie auprès du Secrétariat à l’Education, de la Santé et de l’Assistance Publique de Salvador, en reconnaissance de son travail. 

En 1942 il fonda sa deuxième académie à Terreiro de Jesus.  Déçu par le manque d’appui des pouvoirs publics de Bahia et confiant dans les promesses de son élève Oswaldo de Souza, qui donnait des cours à Goiana, Bimba partit pour cette capitale en janvier 1973, sur d’y trouver une vie plus digne. 

Le 5 Février 1974, à l’Hôpital de Goiania, Maître Bimba mourut, victime d’une attaque cérébrale, avec l’amertume des trahisons, la déception du manque d’appui reçu, et des difficultés financières.

Mestre Pastinha

Vicente Ferreira Pastinha est né le 5 avril 1889 à Salvador, Bahia. Mulâtre clair et maigre, de bonne humeur et de personnalité gentille et accueillante, il a formé à son tour un grand nombre de bons capoeiristes, non seulement parce qu'il était un capoeiriste exceptionnel, mais surtout grâce à sa personnalité marquante, ses paroles philosophiques et poétiques, son amour et sa connaissance des fondements de la Capoeira Angola. Il était fils d'Espagnol José Señor Pastinha et de Maria Eugênia Ferreira. Son père était un commerçant, propriétaire d'un petit magasin au centre historique de Salvador et sa mère, avec qui il n'a pas eu beaucoup de contact, était une noire de Santo Amaro da Purificação qui gagnait sa vie à vendre du acarajé, une nourriture typique de Bahia, et à laver des vêtements pour des familles plus riches de Salvador.

On raconte que Pastinha aurait appris la Capoeira encore enfant avec un noir d'Angola appelé Benedito qui l'aurait vu se faire constamment battre par un enfant plus vieux que lui. " Le temps que tu perds en jouant au cerf-volant, viens chez-moi que je t'apprenne des choses de grande valeur ". Il existe d'autres versions qui disent que Pastinha aurait appris la Capoeira à un âge adulte plutôt avancé.

Mestre Pastinha enseignait principalement la Capoeira à des collègues de la Marine, où il travaillait depuis l'âge de 12 ans. Dès qu'il en sortit, à 20 ans, Pastinha ouvrit sa première école de Capoeira. En outre, Pastinha n'était pas seulement capoeiriste, mais aussi peintre, il a même donné des cours de peinture à l'huile. En 1941, il fonda le Centre sportif de Capoeira Angola situé au Casarão numéro 19 do Largo do Pelourinho. C'était sa première académie de Capoeira.

La discipline et l'organisation étaient des règles obligatoires à l'école de Pastinha et ses éleves portaient toujours le pantalon noir et le t-shirt jaune, les couleurs d'Ypiranga Futebol Clube, l'équipe de soccer préférée de Pastinha. D'après Pastinha, la Capoeira Angola se différencie de la Capoeira Regional parce qu'elle n'a pas de méthode, est sacrée et malicieuse. Pastinha n'acceptait pas le mélange fait par mestre Bimba, qui a ajouté à la Capoeira des mouvements provenant d'autres arts martiaux.

Pastinha a consacré sa vie à la Capoeira Angola. Il est devenu une des références de la culture afro-brésilienne. Il est décédé le 14 novembre 1981, à l'âge de 92 ans, aveugle depuis 18 ans, abandonné par les organismes publics et par la plupart de ses anciens amis.

"Angola, capoeira mère!
C'est la sorcèlerie des esclaves affamés de liberté.
Son commencement (principe) n'a pas de méthode,
Sa fin est indéfinissable même par le plus savant des maîtres."


Capoeira Quilombo de Ouro

Crée le 1er septembre 2025 par le professeur Tamo Junto, l'école Capoeira Quilombo de Ouro a pour but de développer la capoeira dans l'Essonne. Une capoeira pour tous, peu importe le niveau et la condition physique. L'enseignement y est dispensé dans la bienveillance, la tolérance, l'entraide et le respect. Personne n'est laissé de côté, le savoir est partagé par tous et pour tous. Chacun est important et précieux, ancien comme nouveau. Un simple sourire, un encouragement suffit à enrichir les autres. La priorité de l'école est l'apprentissage dans le plaisir.

 

Pourquoi Quilombo ? 

En référence aux villages  que construisait les esclaves en fuite dans la foret. Les quilombos étaient un lieux de refuge où le savoir était partagé avec tous, où l'entraide était vitale pour la survie. Ils étaient un symbole de résistance, de résilience, d'émancipation et de liberté. Le plus grand des Quilombos (Quilombo dos Palmares) fut dirigé par Ganga ZUMBA originaire du Royaume du Kongo puis par le célèbre Zumbi dos Palmares.

 

Pourquoi De Ouro (d'or) ?

En référence à l'importance que chaque personne qui compose notre école représente. Nous sommes tous précieux, peu importe notre couleur, sexe, taille, religion. Ce que l'on transmet aux autres est une véritable pépite d'or qui enrichie le groupe.  


2006 : débute la capoeira dans le groupe Senzala

2008 : commence à enseigner la capoeira aux enfants et aux adultes

2009 : devient le Président de l'association Capoeira Senzala Corbeil-Essonnes

2018 : crée l'association Capoeira Mennecy

2022 : reçoit son grade de professeur

2025 : crée son école de capoeira : Capoeira Quilombo de Ouro